10 Biais Majeurs Qui Nuisent à la Collaboration

 

Two men facing away from one another
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La collaboration peut apporter des changements positifs et de l’innovation. Elle peut accroître l’engagement et le moral des employés et améliorer la productivité et la rentabilité d’une entreprise. Mais ces effets positifs sont souvent entravés par les préjugés, les biais, que nous apportons à la table. Voici les dix principaux biais cognitifs qui entravent le succès de vos collaboration.

« L’illusion de soi fait autant partie de la condition humaine que les doigts et les orteils « , affirme David McRaney, auteur de You Are Now Less Dumb: How to Conquer Mob Mentality, How to Buy Happiness, and All the Other Ways to Outsmart Yourself. L’illusion de soi est en grande partie à l’origine des préjugés et peut sembler être un obstacle insurmontable lorsqu’on travaille en tant qu’individu partial au sein d’une équipe d’individus tout aussi partiaux. Nos préjugés cognitifs sont insaisissables et difficiles à éviter. Ce sont les lunettes déformantes à travers lesquelles nous voyons le monde. Si nous avons tant de mal à les voir, c’est parce que nous sommes trop occupés à les voir avec eux. Nos préjugés nous aident à prendre des décisions, du choix entre le café ou le thé à l’embauche d’un nouvel employé. Ils nous aident à nous forger et à confirmer nos opinions et à nous allier à ceux qui partagent des points de vue similaires aux nôtres. Mais les préjugés cèdent très facilement la place aux préjugés obstinés.

« Les biais implicites influencent subtilement la façon dont nous voyons, respectons et travaillons avec les autres », déclare Andy Zynga, PDG de NineSigma, dans un article de la revue Harvard Business sur l’impact négatif des préjugés sur l’innovation. En fait, notre prédisposition aux préjugés est un obstacle majeur à la collaboration, « causant des problèmes majeurs au sein des organisations parce qu’ils engendrent des stéréotypes et peuvent nuire à des milieux de travail justes et équitables ».

Les biais se forment au cœur même de nos efforts de collaboration, que ce soit dans la structure de l’équipe, ses processus, ses politiques ou dans ses interactions sociales. À dire vrai, il y a des biais qui se développent à cause du travail d’équipe. En voici quelques-uns:

1. L’effet « pensée de groupe » ou « l’effet d’entrainement »

Ce biais puise sa source dans notre besoin d’intégration et de conformité aux normes sociales. Par peur du rejet, une personne peut rationaliser son adhésion à un groupe en s’appuyant sur l’intention du groupe, et ce, même si cette personne n’est pas en accord avec les valeurs du groupe. La peur d’être l’étranger et d’être ridiculisé, associée à la croyance que les autres sont plus intelligents que nous, nous amènent à douter de nous-même et à favoriser la pensée collective. Ce biais nuit à la capacité de l’individu de s’exprimer de manière franche et d’exprimer un point de vue différent.

Groupthink cartoon
Creator: Andrew Toos. Credit: Shutterstock

2. Biais de favoritisme du groupe

Nous sommes sujets à ce type de biais lorsque nous favorisons les membres de notre groupe par rapport aux autres par peur de préjudices sur le plan professionnel. Les préjugés au sein du groupe nous rendent craintifs, suspicieux et même méprisants envers les autres, ce qui signifie que le groupe restera uni et continuera à travailler en équipe plus par habitude et anxiété que par considération pour le bien du projet ou de l’entreprise dans son ensemble.

3. Le biais de l’angle mort

Nous avons oublié un angle… et cet angle, c’est nous ! Si on pense avoir moins de préjugés que Marie-Noël en comptabilité ou Jean-Guy aux RH, nous souffrons peut-être du biais de l’angle mort. Parce qu’il est beaucoup plus facile de percevoir les préjugés des autres, on passe plus de temps à penser à la façon dont quelqu’un d’autre pourrait avoir tort que de réfléchir sur notre propre comportement biaisé.

4. L’effet de projection

L’effet de projection est le fait de présumer que les autres pensent comme nous. Nous tirons des conclusions sans aucune validation. C’est une erreur facile à commettre parce qu’il est difficile de sortir de nos propres perspectives. Cependant, cela peut avoir un effet négatif sur la collaboration, car cela peut conduire à des malentendus, et pas seulement au sein d’un groupe. Si, par exemple, une équipe de marketing lance une campagne ciblant son public cible principal, elle pourrait facilement ne pas réussir en supposant à tort que son public cible percevra son message comme prévu.

5. L’effet de faux consensus

L’effet de faux consensus est étroitement lié à l’effet de projection. Cela se produit lorsque nous supposons à tort que tout le monde partage nos propres croyances et opinions. Je suis persuadée que tout le monde sera d’accord que c’est un préjugé dangereux pour un chef d’équipe… vous voyez ce que je viens de faire?

6. Le biais de confirmation

Nous sommes tous coupables d’avoir cherché et trouvé de l’information qui appuie nos croyances actuelles… et d’avoir ignoré les preuves du contraire. Ce genre de préjugé nous empêche de « sortir des sentiers battus » ou de profiter pleinement des points de vue alternatifs au sein d’un groupe de collaboration.

7. La fixité fonctionnelle

Le biais de confirmation est lié à la fixité fonctionnelle, c’est-à-dire à la tendance à considérer quelque chose ou quelqu’un comme ayant un rôle très particulier et fixe. Cela pourrait amener un participant du groupe ou même un leader à négliger le potentiel d’une personne à remplir un rôle ou à accomplir une tâche qui va au-delà de ce qui lui est assigné.

8. Le biais de confiance

La confiance peut être une bonne chose, mais trop de confiance peut réduire votre ouverture d’esprit. Combiné à la pensée de groupe, ce préjugé peut affecter l’équipe dans son ensemble en poussant la majorité du groupe à se tourner vers une confiance excessive, réduisant ainsi la probabilité que la minorité s’élève contre une idée potentiellement mauvaise.

9. L’effet IKEA

Parfois, il vaut mieux reconnaître qu’on a fait une erreur que de s’entêter pour essayer de rattraper la situation ou le temps déjà investi. Qui n’est pas déjà resté en attente bien au-delà d’une période de temps jugée déjà trop longue par souci du temps déjà investi? Dans le cadre d’une collaboration, l’entêtement nuisible peut causer beaucoup de frictions et rendre réticent à envisager des solutions alternatives et plus efficaces, car chacun est campé dans ses positions et ne veut pas perdre la face.

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10. L’erreur de planification

La sous-estimation du temps, des efforts et de l’argent nécessaires à la réalisation d’un projet est un biais courant en collaboration. Avec ce parti pris, une équipe entière pourrait finir par consacrer beaucoup plus de temps, d’argent et d’efforts à un projet que prévu initialement. Conjuguée à l’effet IKEA, l’erreur de planification peut avoir de graves répercussions financières pour une entreprise.

Il est donc clair que les préjugés sont un enjeu majeur pour collaborer. La question est de savoir comment les surmonter. Est-il possible pour les membres de l’équipe de filtrer leurs biais cognitifs afin de prendre des décisions d’affaires intelligentes? Eh bien, en fait, oui. Les universitaires et les chercheurs plaident maintenant en faveur d’outils de collaboration en ligne qui enlèvent les préjugés à la racine et équilibrent le groupe. Ce genre d’outils rend les utilisateurs anonymes, encourage les individus à exprimer leurs opinions et décourage les préjugés tels que la pensée de groupe, le biais de projection et l’effet de faux consensus. Ils peuvent améliorer la productivité et la rentabilité de la collaboration tout en ayant un impact positif sur le moral individuel et collectif.

 

Cela semble idéal, mais vous ne savez pas par où commencer? Pourquoi ne pas faire vos premiers pas vers l’amélioration de vos collaborations avec nous?

 

 

 

Kirsten Sokolovski, Sophie Juingier et l’équipe Innodirect

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